Consultation

XIX, folios:207
Pontevès, Pierre de, dame de Cazeneuve
M. de Gordes
Lettre non liée
29/11/1572
Grenoble
Gargas

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Monsieur, j’ay repceu la lettre que m’escrivistes de Montillimar du XXIe du

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passé, que me porta grand contentement, ayent entendu de votre santé et

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de madame de Gordes, joinct aussi qu’ayés tousjours bonne volanté

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de venir en ce païs, et que ayés repceu la partye que portoyt Jehan

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de Cosmne. Madame la contesse de Grignan la me mamda par

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ung de ses gens qui s’en alloyt à Entrechasteaux. Je suis estée

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bien fort aise aussi d’avoyr entendu de la santé de notre fille

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d’Hourches et prye Dieu de bien bon cœur vous tenir toutz en

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bonne santé. Je crains fort que les grandz froitz qu’il

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faict despuis jours ne vous entetiegne daventaige là-ault.

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Il est ici bien fort extrème et havons désja heu de la nège ;

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et en tout ce païs n’y a pas ung grain de blé sorti, causant le

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grand essuict que y a esté et est encores, et si Dieu ne

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nous faict grâce, nous atendons une fort petite récolte. J’ay

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tousjours heu oppignion que votre frère La Roche vous yroit trover

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advent que venir en ce païs. Touchant ceulx d’Oranges,

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je pense vous avoyr escript comme ilz me promirent

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dernyèrement qu’ilz furent ici, qu’ilz ne feroyent faulte de

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vous payer ce Noël prochain. Despuis, ladite dame de Grignan

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a bailhé ung votre pacquet, passant par ici du VIIe du présent.

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Je me suis fallye car c’est monsieur le consellier de La Coste

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qui le m’a faict tenir. Ladite dame s’en revenoyt d’Aix

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pour quelques siens affaires que sont bien facheus. Je pence

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que vous en scavés le tout. Voylla les fruictz de beaucoup de pères

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et mères. Dieu en soyt loué de tout je n’ay jamais pensé que

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ne faiche tumber de tout de la despence et tumbast

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sur vous si est-ce que l’honneur faict passer beaucoup de

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choses. Je prye à Dieu les tenir toutz en bonne santé d’âme et

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de corps. Je suis estée bien fort aise d’avoyr entendu de

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[v] leurs novelles. Il me tardoyt d’entendre des votres et en rendz grâces

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à Dieu. Par la lettre que j’escris à madame de Gordes, vous entendrés de

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la santé de noz enfenz, laquelle, Dieu merci, est bien fort bonne.

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Et en cest endroit, je me recommande de fort bon cœur à votre

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bonne grâce et prye Dieu vous donner la sienne, acompaignée de longue

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et contente vye. De Gargas, la veille Saint-André 1572.

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Vostre mère.

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Pierre de Ponteves

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Je vous ay à fère une requeste de la part du cappitaine Amblard,

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lequel voldroit que vous luy baillessiés une place d’hommes d’armes de

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votre compagnye. Il y a long temps qu’il en havoyt envye, mais je

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n’y volloys entendre, causant que je congnoiscoys que feu monsieur

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le conte, que Dieu face merci, prenoyt plaisir de l’havoyr. Je vous

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puis assurer qu’il ha grand envye de vous faire service. Il est

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vailhant et n’est point de ceulx que se donnent au pillaige,

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et oultre cela il seroyt pour vous faire service en toutz les

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endroitz que vous le voldryés employer. Monsieur le conte de

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Carcès luy a présenté luy-mesmes le mesme traictement qu’il

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havoyt de feu monsieur le comte. Je vous prye me faire entendre

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de votre volanté. Vous avyés escript à Jehan de Cosme qu’il fist faire deux bastz,

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ce que j’ay faict, mais l’on dict que seroyt bon de faire porter le garniment

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desdictz bastz qu’ilz hont là-hault. Vous en ferés ainsi que mieux

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l’entendés sy l’ome que m’a escryt vynt[...] avecques vous

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comme yl me mande et ne se soyt remys à vyver comme

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Dyeu et la Seynte Mère apostolique, chatolique romeyne

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espose de Jésuchrist, le commande, yl fera beaucop

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pour moy de me venyr saluer, car faut que je vous

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dye que je suys tant aselgye que n’et posyble de puls,

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me voyant se [...] troys de voyes et menés, le voyant

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est[r]opyé pour sy malereus querelle. Pour se, vous prye

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me averti de sa vollonté car me délybère de le voyr.

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Je m’asure que me conterés l’avy. Je prye à Dyeu

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que me veylhe, console, et doner pasyance, sy se veut

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remestre je le resevray comme tousjours je prye Dyeu vous

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tenyr an sa seynte garde, joug et portesyon.

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